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Manger « sainement » et manger de façon éthique ou « durablement » ce n’est pas forcément la même chose.
Les deux notions vont souvent de pair. La petite différence c’est que manger sainement est généralement une approche « centrée sur moi », tandis que manger durablement est « centrée sur nous ». C’est une notion plus large.
C’est quand tu as une relation avec ta nourriture qui ne profite pas seulement à toi-même, mais aussi à la planète, à la vie des producteurs et des cueilleurs etc.
Il y a beaucoup à dire sur notre système alimentaire actuels et sur le fait que malheureusement la plupart du temps notre façon de manger n’est pas durable.
Quand on achète un avocat, on ne pense pas toujours à vérifier sa provenance. Qui est le plus souvent le Pérou, ni à la distance qu’il a parcourue ou les conditions locales dont il a été cueilli.
Ou encore est-ce que c’est de saison ou pas de saison ?
Une alimentation équilibrée, ou manger sainement, c’est l’équilibre entre tes légumes et tes glucides dans ton assiette.
Pour transformer cette alimentation en alimentation durable c’est devenir conscient et se poser des questions telles que:
- D’où vient ma nourriture
- Comment a-t-elle été cultivée
- Quels ingrédients et produits chimiques sont impliqués dans sa production
- Comment cela affecte l’environnement
J’ai pleinement conscience que tout le monde n’est pas en mesure de changer ses habitudes alimentaires et que manger sainement et durablement peut être perçue comme accessible seulement aux privilégiés.
Je ne parle pas que des riches, je parle aussi de ton emplacement géographique, de si tu es célibataire ou si tu as une famille etc.
On n’a pas forcément tous accès à un petit producteur local en bas de chez nous ou la place de mettre son potager dans son jardin.
Si c’est le cas, c’est parfait et bien sûr c’est la meilleure façon de manger plus durablement.
Sinon, je te propose 6 façons simple et accessible de manger durablement.
1. Manger de saison
Aujourd’hui, en Europe, on a pris pour acquis de pouvoir manger des fraises en janvier ou des toasts d’avocat tous les jours.
Il y a une raison pour laquelle on ne peut pas obtenir certains fruits ou légumes à certains moments de l’année.
C’est qu’il n’est pas naturel qu’ils soient cultivés à ce moment-là, et/ou les endroits d’où ils viennent sont très éloignés.
Dans ce cas, beaucoup d’émissions de carbone vont être nécessaires pour les faire venir.
Normalement, les produits saisonniers ont la capacité de pousser sans trop d’aide humaine.
Le soleil et le sol font le travail à la place des produits chimiques et OGM qui sont souvent ajoutés aux produits cultivés hors saison.
Prendre soin de tes besoins saisonniers est également important.
Tu ne manges pas de la même manière en décembre ou en aout.
Ton corps n’a pas les mêmes besoins selon la période de l’année.
Les aliments qui sont à notre disposition pendant certaines saisons prennent soin de nous.
Les pommes à l’automne sont l’aliment de transition parfait, car elles aident notre corps à se débarrasser de l’excès de chaleur avant l’hiver.
Les légumes verts de printemps nous aident à détoxifier et éliminer ce rembourrage hivernal.
Les produits d’été pleins d’eau comme les pastèques, les concombres et les baies nous aident à rester hydratés.
Cette philosophie s’applique, peu importe où tu vis.
Encore une fois, c’est gagnant-gagnant, tu respectes les besoins de ton corps et la terre en respectant la saisonnalité.
Outre les bienfaits pour la santé et la planète, les aliments de saison ont généralement meilleur gout et moins cher pour ton portefeuille.
Si jamais tu ne connais pas les fruits et légumes de saison, tu peux télécharger mon Green Planner
2. Privilégier les "perdants"
Tout le monde veut le meilleur de tout, c’est une condition humaine naturelle.
Pourtant, en ce qui concerne la nourriture, les perdants ont tous autant de valeur.
Ce que j’appelle les perdants, ce sont les fruits et légumes moches et les produits abimés.
Même s’ils sont moches, et encore moche, c’est subjectif.
Personnellement quand je vois une pomme trop parfaite, trop rouge je n’ai pas confiance. Elle me fait penser à la pomme de Blanche Neige.
Et un fruit trop parfait ce n’est pas possible, on l’a forcément aidé.
En général, les supermarchés ont un bout de rayon pour eux et les prix sont moins chers.
Ils sont moches, peut être, mais ils sont toujours en parfait état de consommation, le gout sera le même.
Malheureusement, entre 20 et 40 % des produits sont gaspillés, car ils ne sont pas assez beaux pour être vendus.
Tu as aussi dans certains magasins, les produits abimés au niveau de l’emballage ou avec une date limite de consommation assez courte, voire très courte.
Là aussi, les prix sont souvent à 50 % ou plus.
Autres alternatives, tu as des application antigaspi de type ToogooTooGo ou Phenix.
Mais pour le moment, ces applications ne fonctionnent pas partout. Elles fonctionnent bien dans les grandes villes.
Sauver un légume, un fruit ou un yaourt de la déchetterie t’aide à manger de façon durable, réduire la quantité de déchet alimentaire.
Ça te permet de faire des économies tout en faisant un geste pour la planète.
Et je te rassure, si le magasin met ces choses en vente c’est que c’est consommable.
Jamais ils ne prendront le risque de provoquer une intoxication alimentaire.
Enfin pas volontaire du moins.
3. Reconsidérer notre façon de consommer les produits d'origine animale
Les produits animaux et la viande sont définitivement devenus un gros sujet de débat ces dernières années.
D’une part, l’élevage industriel c’est une industrie incroyablement non durable, contraire à l’éthique et polluante,
Parce que dans l’élevage industriel, le bien-être du bétail, des agriculteurs, des ouvriers agricoles et des écosystèmes locaux ce n’est généralement pas pris en compte.
Tu rajoutes les hormones toxiques données aux animaux, le stress dans lequel on les met bref l’élevage industriel est loin d’être bénéfique.
Cela dit, je ne suis pas en train de lancer une campagne générale en mode « devenons tous végans ».
Déjà, ce serait hypocrite de ma part parce que je ne suis pas végan.
Je suis ce que certains appellent « flexitarienne ». Je ne mange rien à base de lait, donc beurre, crème fraiche, yaourt, lait.
Mais je mange des œufs et parfois (voire rarement) je vais manger de la viande blanche.
Je sais que l’être humain a toujours mangé de la viande. On a toujours élevé du bétail, etc.
ok. Mais avant, on n’avait pas les mêmes préoccupations environnementales qu’aujourd’hui.
Avant, on n’avait pas l’élevage industriel intensif non plus.
Pour certain, une alimentation durable c’est peut être inclure de la viande dans leur alimentation, et pour d’autres, cela peut être du végétarisme ou du véganisme.
Quelle que soit la façon dont tu choisis de manger, je te recommande de le faire avec intention.
Tu ne veux pas devenir végan OK soit.
Essaye juste de végétaliser plus souvent ton alimentation.
Par exemple, pendant mes accompagnements, j’ai un module sur l’alimentation végétale.
Tu peux par exemple apprendre certaines recettes sans viandes.
Ou encore, tu peux acheter ta viande auprès d’un boucher local ou d’une ferme biologique.
Ainsi, tu pourras soutenir l’environnement, l’économie locale et ta santé.
Le boucher local ou la ferme bio, selon comment cela t’est accessible, va cultiver, élever, nourrir et récolter respectueusement les produits ou la viande.
L’idée que je voulais te partager ici c’est de prendre du temps pour réévaluer la façon dont tu consommes ta viande et comment tu peux contribuer à soutenir la terre.
4. Faire attention aux étiquettes
Une des tactiques de greenwashing courantes dans l’industrie des aliments sains c’est de mettre des étiquettes ambiguës, en mode « naturel » et « à base de plantes ».
Mais, ces types d’étiquettes ne signifient pas toujours que le produit ou l’aliment est réellement sain ou durable, et à moins que tu ne lises les ingrédients, il pourrait être tout aussi toxique que les aliments ordinaires.
Il y a beaucoup d’argent à gagner dans l’industrie des aliments à base de plantes et biologiques, il n’est donc pas surprenant que tant de marques sautent dans le train en marche. Beaucoup d’entre elles consacrent souvent plus de temps au marketing créatif qu’aux solutions percutantes.
Lorsque tu achètes des produits alimentaires, fais attention aux étiquettes qui vont au-delà des mots à la mode.
Si toutefois, tu ne sais pas lire les étiquettes ou si tu as simplement la flemme, mais que tu veux quand même consommer durablement, je te conseille les labels.
Comme dans les cosmétiques s’il n’y a pas de label, c’est qu’il y a un loup au niveau marketing.
Et nous, on n’est pas des lapins de six semaines.
Ceux que je te recommande entre autres sont Label rouge, Viande bovine française, Fair Trade, Pêche durable MSC, Agriculture Biologique
Je me répète, mais les étiquettes marketing peuvent être trompeuses.
Plus tu peux acheter des produits locaux, mieux c’est !
Les petites marques sont souvent familiales, donc leur histoire de marque sera sur eux directement, ce qui peut aider à déterminer leur légitimité et leur éthique.
5. Acheter en vrac
Acheter en vrac est une habitude de consommation alimentaire beaucoup plus écologique et durable.
Les magasins d’alimentation en vrac vendent leurs produits en vrac, ce qui signifie que tu prends seulement ce dont tu as besoin, plutôt que d’acheter une taille standard de quelque chose, qui peut souvent être gaspillée.
C’est super utile pour ceux qui cuisinent pour de petites familles ou pour une personne ou pour ceux qui ne cuisinent pas souvent.
La quantité d’emballage est réduite, puisque tu apportes tes propres contenants réutilisables, comme des bocaux ou des sacs de produits en vrac
Le vrac contribue également à réduire l’utilisation de sacs en plastique à usage unique qui te sont souvent fournis dans ces types de magasins.
Si tu n’as jamais essayé, tente-le avec les pâtes, les lentilles, l’avoine, les produits ménagers, etc.
Maintenant, tu peux trouver du vrac même dans les supermarchés pas seulement en magasin bio.
6. Faire son propre jardin
Là je pense que je vais en perdre certaines. Mais promis j’ai toujours les pieds sur terre.
Je reconnais que ce n’est pas réaliste et réalisable pour tout le monde surtout si tu habites en ville, selon ton emploi du temps, etc.
Cela peut aussi sembler intimidant, surtout pour celles qui n’ont pas la main verte ou beaucoup de temps.
Ce qui est mon cas.
Mais franchement, tente-le c’est marrant en plus.
Alors non, je n’ai pas planté des potirons dans mon salon et j’ai encore moins investi dans le potager d’appartement qu’on peut trouver dans certains magasins.
Mais sur ton balcon, sur ta terrasse, ou directement dans ta cuisine, les herbes sont faciles à cultiver et entretenir.
Commence par des herbes que tu utilises souvent : basilic, thym, menthe.
En plus, ça peut te faire faire des économies, puisque la plupart du temps tu n’as besoin que de quelques feuilles dans une recette.
Acheter un paquet entier à l’épicerie est souvent du gaspillage.
Autre avantage, les herbes et les plantes à fleurs créent des voies de pollinisation, qui sont essentielles pour les d’abeilles.